Peut-on apprivoiser les ombres qui nous habitent ?
Le sentiment de vide intérieur est une expérience troublante, un silence abyssal
Le sentiment de vide intérieur est une expérience troublante, un silence abyssal qui peut envelopper l’esprit comme une brume pesante. Beaucoup d’entre nous ressentent ce vide. Il ronge. Il nous fait du mal. On se sent parfois comme un naufragé sur une île déserte, entouré par un océan d’indifférence. Ce vide, souvent alimenté par la solitude, voir le désespoir, il peut nous donner l’impression que la vie perd de sa couleur et que chaque jour ressemble au précédent, dans une monotonie sans éclat.
Cependant, au cœur de ce désarroi, la poésie et l’écriture émergent comme des lanternes dans l’obscurité.
Lorsque l’on découvre le pouvoir de l’écriture, la vie reprend des couleurs. Elle offre une voix à ce qui semble inexprimable, permettant de mettre des mots sur les sensations confuses. Écrire, c’est aussi convoquer des émotions enfouies, transformer une tristesse, un chagrin, un chaos en quelque chose de plus “supportable” et “tangible”. Paradoxalement, le fait d’écrire sur le vide peut selon moi déjà créer une première brèche dans cet état d’errance.
La poésie, en particulier, a cette capacité unique à capturer les nuances de l’existence.
Quelques mots écrits avec sincérité, quelques vers peuvent devenir des ponts réparateurs, reliant à nouveau notre cœur et notre esprit à la beauté de la Vie, apaisant petits pas aprés petits mots, la douleur et les angoisses. Une métaphore bien choisie peut faire naître une étincelle d’espoir, éveillant en nous une conscience nouvelle de la vie qui continue de vibrer, même dans les moments de peine, d’effroi, de doutes, d’obscurité. Les mots deviennent alors une forme de “catharsis”, un moyen de rétablir un dialogue avec soi-même. N’est ce pas là un cadeau précieux à se faire à soi ?
En se reconnectant à l’écriture, on commence à redécouvrir la richesse des sensations, des couleurs, des sentiments.
Le simple acte d’écrire quelques mots sur du papier peut être libérateur. Le matin, au réveil, avec son thé à la menthe. Au calme, même dans la douleur. Chaque phrase écrite est un pas vers la réappropriation de son récit personnel, de ses peurs. Et petit à petit, ce processus “décrire” chaque jour , offre un espace de réflexion, où l’on peut envisager les nuances de son existence, les raisons derrière ce sentiment de vide justement.
À travers l’écriture, on peut apprendre à apprivoiser les ombres qui nous habitent.
C’est selon moi, toute la beauté de cette “routine positive et libératrice” que peut devenir l’écriture. Les mots deviennent des compagnons, des témoins silencieux de notre parcours. En extériorisant nos pensées, en les mettant en lumière, on fait progressivement émerger un sens à notre souffrance. La poésie permet de donner un visage à l’angoisse, de lui offrir une place dans notre histoire, sans pour autant la laisser nous dominer. Se regarder soi en train d’écrire, quel acte merveilleux. Quel cadeau. Que jolie vision nouvelle sur soi : voir quelqu’un qui a peur, mais qui écrit, pour ne plus souffrir, et qui transforme sa peine en beauté. La voilà la résilience.
Ainsi, la poésie et l’écriture ne sont pas seulement des refuges ; elles sont aussi des outils de renaissance.
C’est mon message aujourd’hui, à vous qui me lisez aujourd’hui : l’écriture et la poésie nous rappellent que même au cœur du vide, il existe des possibilités infinies. Elles nous encouragent à rêver, à ressentir, à vivre pleinement notre vie, que ce soit dans les peines ou dans la réussite. Que la vie est faite ainsi. À travers ce chemin de mots, chaque pas, chaque vers nous rapproche un peu plus de la joie de vivre, redonnant sens et substance à une existence qui, à un moment, semblait éteinte.
Reprendre la plume, c’est choisir de renouer avec soi-même
Se mettre à écrire, ou reprendre la plume, c’est se donner une nouvelle chance. Voilà pourquoi je conseille à toutes celles et ceux qui traversent un moment extrêmement douloureux dans leur vie, d’écrire. Dans ce dialogue silencieux entre le cœur et la page, vous découvrirez au fur et à mesure du temps, que même les silences les plus profonds vous feront du bien, que même si les larmes coulent à flot, dites-vous que cette énergie négative se transformera bientôt en une mélodie douce et vibrante, et que votre vide intérieur se remplira, au fur et à mesure des mots, d’une beauté insoupçonnée.
DAM KAT