La femme est-elle un objet ?

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L’histoire de Madame Gisèle Pelicot me bouleverse tellement. Cette femme qui a été droguée pendant de nombreuses années par son mari, et filmée pendant qu’elle était violée sous ses yeux, inconsciente par plus de 80 hommes ? Comment est-ce possible un tel degré de sadisme ? Je m’interroge. Profondément. Est-ce donc cela une femme : un simple objet de désir, de fantasmes sexuels avec lequel on peut absolument tout transgresser ?

Selon moi , la question de la pornographie, est au coeur de cette affaire et celle-ci est trés peu dénoncée. Pour un homme fragile, la pornographie peut créer des attentes irréalistes sur la sexualité, distorsionner les « relations intimes », et favoriser « la déshumanisation des femmes ».

En exposant de manière répétée à des scénarios violents ou dégradants, la pornographie peut altèrer chez certains hommes « la perception du consentement » et « des rapports équilibrés ». Cela entraîne souvent une dépendance psychologique, une perte de connexion émotionnelle dans les relations et les rencontres réelles, et une difficulté à développer une sexualité « saine et respectueuse ».

Le patriarcat a façonné notre monde de manière à maintenir un déséquilibre de pouvoir entre les hommes et les femmes.

Ce système s’est construit en renforçant l’idée que la femme est « inférieure », un objet de plus à posséder, à consommer. Et selon moi, parmi les outils les plus violents que l’homme a créés, la pornographie occupe une place centrale, car « elle déshumanise les femmes », réduisant leur corps à un simple objet de désir, façonné par et pour le plaisir masculin.

La pornographie est bien plus qu'un divertissement sexuel : c'est un miroir cruel des rapports de domination.

La pornographie banalise la soumission des femmes, banalise leur humiliation aussi, et présente leurs corps comme « des marchandises échangeables », dénuées d’émotions. Sous l’apparence d’une liberté sexuelle, elle enferme les femmes dans des rôles stéréotypés, les privant de leur humanité. Combien de temps encore cette humiliation va-t-elle durer ?

En réduisant la femme à une chose, le patriarcat exerce une violence et une pression inouïe.

Le corps de la femme est fragmenté, dépersonnalisé, et instrumentalisé. Nos droits, notre  voix, nos désirs passent au second plan. C’est d’une violence sourde et dévastatrice dans le cœur d’une femme.

Ce que la pornographie met en scène, c'est bien l'apothéose d'une violence invisible et omniprésente.

Cette violence de la pornographie dit aux femmes qu’elles ne sont jamais entièrement maîtresses de leurs corps, que leur existence n’est valable que si elle sert le désir masculin. Dans cette logique patriarcale, la pornographie devient un outil de domination, entretenant un cycle de souffrance et de dévalorisation.

La libération des femmes passera par la reconnaissance de cette violence.

C’est mon  appel à ré-humaniser les femmes, à redonner à leur corps leur dignité, leur poésie, et leur liberté, et ce dont Me Pelicot devra retrouver avec l’aide de ses proches. Et nous devons tous ré-enchanter ce monde, avec une « meilleure attention les uns aux autres » dans le respect de nos différences et de nos envies. Et ainsi,  montrer le bon exemple à nos enfants.

La tendresse et la poésie : ont-elles définitivement été supprimées de notre vie ?

La pornographie représente à mes yeux un véritable système de destruction massive de la tendresse et de la poésie. Loin de n’être qu’un simple divertissement, elle s’impose comme une industrie profondément toxique, où l’essence même des relations humaines est corrompue, où le féminin et le masculin sont dénaturés, souillés par une mécanique froide et brutale.

Ce que la pornographie érode en premier lieu, c’est la douceur, la connexion intime qui devrait habiter toute relation entre deux êtres.

Ce que je hais dans la pornographie, c’est cette  “sexualité sans âme”, dominée par la violence. Chaque geste me parait un acte de domination.  C’est un monde où l’autre n’existe que pour combler un désir, une pulsion, au mépris de l’échange véritable, de la vulnérabilité partagée. En cela, elle détruit la tendresse, ce langage silencieux de l’amour qui, pourtant, est ce qui nous lie profondément. Mais elle va plus loin encore, car elle s’attaque à la poésie de l’intimité humaine.

La pornographie détruit l’imaginaire, cette capacité à voir l’autre non pas comme un simple corps, mais comme un univers à explorer, un être à honorer.

Elle tue l’émerveillement devant la beauté de la différence, de la complémentarité entre le féminin et le masculin. Elle nous apprend à voir des rôles figés, dégradants, et non pas des âmes en quête d’union sacrée.

Et si nous pouvions parler entre nous, un peu plus souvent du féminin et du masculin sacrés ?

Peut-être pourrions-nous réapprendre à nous regarder avec respect, à redécouvrir que l’intimité n’est pas une transaction mécanique, mais une danse où chaque geste compte, où chaque regard est empreint de respect, de poésie et de tendresse.

Le féminin sacré est cette force douce et créative qui existe en chaque femme.

Le féminin sacré nous invite à la compassion, à l’amour pur, à la compréhension. Il représente l’énergie spirituelle et créative propre à la femme, symbolisant la compassion, l’intuition, la douceur et la force intérieure. C’est une reconnexion à la nature, à la sagesse ancestrale, et à l’amour inconditionnel, permettant d’équilibrer et d’honorer la féminité dans toute sa profondeur. Le masculin sacré incarne l’énergie spirituelle liée à la protection, la force, la stabilité, et le soutien. Il valorise la bienveillance, le respect, et l’élévation des autres, sans chercher à dominer. Cette énergie sacrée est en harmonie avec le féminin sacré, favorisant un équilibre sain et une expression pleine et authentique de la masculinité.

Le patriarcat a non seulement déformé ces énergies, mais il les a enterrées sous des siècles de contrôle, de soumission, de violence.

La pornographie en est l’expression la plus brutale, car elle éteint la lumière qui existe entre deux êtres, cette lumière faite de tendresse, de respect, de mystère. Elle transforme l’acte d’amour en une simple performance, où l’un prend et l’autre subit. Est-ce cela le véritable Amour ?

En redécouvrant le féminin et le masculin sacrés, nous pourrions vivre dans un monde où l’intimité est un espace de liberté, d’exploration, d'amour et de bienveillance.

J’en rêve de cette société plus apaisée. Est-ce une utopie ? Une société plus joyeuse et plus douce envers toutes les créatures de la terre, où l’école éduque les femmes et les hommes à la beauté de la Vie au lieu de la compétition, au respect de la nature, des animaux  où chacun est vu dans son intégralité, dans sa profondeur et son unicité.

C’est là, à cette condition je crois, que la tendresse et la poésie reprendraient vie, comme des fleurs écloses après un long hiver, nous rappelant que la véritable union entre deux êtres n’est pas un acte de domination, mais une magnifique expérience d’amour et de création commune.

Dam Kat.

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